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Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/164

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MARIE-CLAIRE

de vaisselle. Les gens y entraient par groupes, et il n’y eut bientôt plus personne sur la place.

J’allais rentrer dans l’église en attendant que Martine vienne me chercher, lorsque je vis accourir Eugène. Il me prit par la main et dit tout en riant :

— Si ta robe n’avait pas été aussi jaune, je t’aurais sûrement oubliée.

Il me regardait d’un air moqueur et amusé.

Il me conduisit chez le maître d’école, en le priant de me faire déjeuner et de me mener promener avec ses enfants.

Le maître d’école était habillé comme les messieurs de la ville, tandis qu’Eugène avait une blouse bleue, et je fus bien étonnée de les entendre se tutoyer.

En attendant le déjeuner, le maître d’école me prêta un livre de contes de fées ; et lorsque l’heure de la promenade arriva, j’aurais préféré qu’on me laissât seule finir le livre.

Sur la place du village les garçons et les filles dansaient dans le soleil et la poussière. Je trouvai leurs balancements exagérés et leur gaieté trop bruyante.