Aller au contenu

Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
240
MARIE-CLAIRE

Puis, elle s’agenouillait par terre pour prier, et souvent je m’endormais avant de l’avoir vue se relever.

Le travail des cuisines m’était très pénible. J’aidais Mélanie au récurage des marmites et au lavage des dalles.

C’était elle qui en faisait la plus grande partie ; elle était forte comme un homme et toujours prête à rendre service. Aussitôt qu’elle me voyait fatiguée, elle m’asseyait de force sur une chaise, et elle disait avec une autorité souriante :

— Prends ta récréation.

Dès les premiers jours de mon arrivée, elle m’avait rappelé la difficulté qu’elle avait eue à apprendre son catéchisme. Elle n’avait pas oublié que pendant toute une saison j’avais passé toutes mes récréations à essayer de le lui faire retenir par cœur. Et maintenant, c’était une joie pour elle de me faire reposer un instant.

Véronique était chargée de préparer les légumes et de recevoir la viande de boucherie.

Elle se tenait raide et pincée, près de la bascule où les garçons déposaient la viande.