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Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/265

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MARIE-CLAIRE

doigts et glissa jusqu’au fond de la marmite.

Je me précipitai vers la porte, en bousculant Véronique qui voulait m’empêcher de passer.

Mélanie courut derrière moi pour me retenir :

— Reviens, disait-elle, la supérieure te voit.

Mais j’avais déjà rejoint sœur Marie-Aimée. Je m’étais jetée contre elle avec une si grande force que nous avions manqué de tomber ensemble.

Elle m’entoura à pleins bras. Elle était toute frémissante, et comme transportée.

Elle me prit la tête, et comme si j’eusse été un tout petit enfant, elle m’embrassa par tout le visage.

Sa cornette faisait entendre un bruit de papier froissé, et ses larges manches reculaient vers ses coudes.

Mélanie avait raison : la supérieure me voyait, elle sortait de la chapelle, et s’avançait dans l’allée où nous étions.

Sœur Marie-Aimée la vit ; elle cessa de m’embrasser pour poser sa main sur mon