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MARIE-CLAIRE

Elle voulut s’en occuper tout de suite.

Elle m’expliqua qu’il fallait être plusieurs jeunes filles pour faire la neuvaine ; que nous irions nous purifier par la communion ; et que pendant neuf jours nous ne cesserions pas de prier afin d’obtenir la grâce.

Il fallait que cela fût dans le plus grand secret.

Il fut convenu que ma camarade Sophie serait des nôtres, à cause de sa grande piété. Colette se chargeait d’en parler à quelques grandes qui avaient bon cœur.

Deux jours après, tout fut réglé.

Colette devait jeûner et faire pénitence pendant les neuf jours. Le dixième, qui serait un dimanche, elle irait communier comme d’habitude, en se servant de sa canne, et du bras de l’une de nous ; puis, l’hostie dans son cœur, elle ferait le vœu d’élever ses enfants dans l’amour de la Vierge ; après cela, elle se lèverait toute droite et entonnerait de sa voix magnifique le Te Deum, que nous reprendrions en chœur.

Pendant les neuf jours, je priai avec une ferveur que je n’avais jamais connue. Les