Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/130

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que produit cet oiseau, car à l’instant même il remonte perpendiculairement et bientôt recommence à faire le beau autour de sa femelle. Quant à ce bruit dont je parle, il provient de ce qu’au moment où l’oiseau dépasse, si je puis dire, le centre de son plongeon, ses ailes, prenant une direction nouvelle et s’ouvrant tout à coup au vent, choquent l’air avec violence, comme les voiles d’un vaisseau qu’on a subitement ramenées en arrière. La femelle crie aussi en volant, mais ne produit pas ce bruit particulier.

C’est un vrai plaisir de voir plusieurs mâles se disputer les faveurs de la même femelle, lorsqu’ils plongent ainsi dans toutes les directions et s’ébattent au travers des airs. Toutefois ce spectacle ne dure pas longtemps, car la femelle n’a pas plutôt fait son choix, que le préféré donne la chasse à tous les intrus, les poursuit hors des limites de ses domaines et revient en triomphe, toujours plongeant, gambadant, mais alors avec moins d’impétuosité et sans s’approcher de la terre.

Lorsqu’il fait vent ou que les ténèbres du soir viennent à s’épaissir, le faucon de nuit vole plus bas et plus légèrement que jamais, en déviant çà et là de sa route pour courir au loin après quelque insecte que son œil subtil a découvert ; puis il reprend sa course comme auparavant. Quand enfin la nuit est tout à fait tombée, il descend par terre ou sur un arbre, et y reste jusqu’au jour, poussant son cri de temps à autre.

Ces oiseaux ne peuvent que très difficilement marcher sur le sol, à cause du peu de longueur et de la