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Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/324

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chaque fois que le soleil donnait sur son manteau, ou qu’on l’approchait du feu, l’odeur du putois revenait si insupportable qu’il avait été obligé de s’en défaire. Il l’avait donné à un pauvre moine en Italie.

L’animal connu vulgairement en Amérique sous le nom de putois est long environ d’un pied et demi, avec une queue touffue, bien fournie et presque aussi longue à elle seule que le reste du corps. Le pelage est généralement d’un brun noir, marqué d’une large tache blanche sur le derrière de la tête. Mais il y a de nombreuses variétés de couleur, et quelquefois les bandes blanches du derrière sont très apparentes. Le putois se creuse des trous, ou se fait une habitation sous terre, parmi les racines des arbres, quelquefois entre des rochers. Il se nourrit d’oiseaux, de jeunes lièvres, de rats, de souris et d’autres petits animaux, et commet d’affreux ravages au sein des poulaillers. Le caractère le plus singulier de cet animal est, comme nous l’avons remarqué, la faculté qu’il a de lancer pour sa défense, et cela à la distance de plusieurs mètres, un fluide d’une odeur exécrable contenu dans une poche sous la queue ; mais il ne faut pas croire, comme on l’a prétendu, qu’il se serve de sa queue pour en asperger l’ennemi. Au moins ne le fait-il que lorsqu’il est par trop tourmenté et poussé à bout. On l’apprivoise facilement ; et du reste, en lui enlevant les glandes, on prévient la sécrétion du malencontreux liquide. Grâce à cette précaution, il peut devenir très familier, et, pour la maison, remplacer parfaitement un chat.