Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/444

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nichette, avaient été étendues une demi-douzaine de ces larges plumes duveteuses que notre tétrao commun porte sous le ventre. Les œufs, d’un rouge tendre, rappelant la teinte pâlissante d’une rose dont la corolle commence à se flétrir, étaient marqués de points d’un brun rougeâtre et plus nombreux vers le gros bout.

Quant au second nid, je le trouvai près de Mohauk, et par un pur hasard : Un jour, au commencement de juin, vers midi, me sentant fatigué, je m’étais assis sur un rocher qui surplombait les eaux, et m’amusais, en me reposant, à voir se jouer des troupes de poissons. Le lieu était humide, et bientôt la fraîcheur me portant au cerveau, je fus pris d’un violent éternument dont le bruit fit partir un troglodyte de dessous mes pieds. Le nid, que je n’eus pas de peine à découvrir, était collé contre la partie inférieure du roc, et présentait les mêmes particularités de forme et de structure que le précédent ; mais il était plus petit, et les œufs, au nombre de six, renfermaient des fœtus déjà bien développés.

Les mouvements de cet intéressant oiseau sont vifs et décidés. Observez-le quand il cherche sa nourriture, comme il sautille, rampe et se glisse furtivement d’une place à l’autre, semblant indiquer que tout cet exercice n’est pour lui qu’un plaisir. À chaque instant il s’incline, la gorge en bas, de manière à toucher presque l’objet sur lequel il se tient ; puis, étendant tout d’un coup son pied nerveux que seconde l’action de ses ailes concaves et à moitié tombantes, il se redresse et s’élance, en portant sa petite queue constamment retroussée.