Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/445

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Tantôt, par le creux d’une souche, il se faufile comme une souris ; tantôt, il s’accroche à la surface avec une singulière mobilité d’attitudes ; puis soudain il a disparu, pour se remontrer, la minute d’après, à côté de vous. Par moments, il prolonge son ramage sur un ton langoureux ; ou bien, une seule note brève et claire éclate en un tshick-tshick sonore, et pour quelques instants il garde le silence ; volontiers il se poste sur la plus haute branche d’un arbrisseau, ou d’un buisson qu’il atteint en sautant légèrement d’un rameau à l’autre ; pendant qu’il monte, il change vingt fois de position et de côté, il se tourne et se retourne sans cesse, et lorsqu’enfin il a gagné le sommet, il vous salue de sa plus délicate mélodie ; mais une nouvelle fantaisie lui passe par la tête, et sans que vous vous en doutiez, en un clin d’œil, il s’est évanoui. Tel vous le voyez, toujours alerte et se trémoussant, mais surtout dans la saison des amours. En tout temps, néanmoins, lorsqu’il chante, il tient sa queue baissée. En hiver, quand il prend possession de sa pile de bois sur la ferme, non loin de la maisonnette du laboureur, il provoque le chat par ses notes dolentes ; et montrant sa fine tête par le bout des bûches au milieu desquelles il gambade en toute sûreté, le rusé met à l’épreuve la patience de grimalkin.

Ce troglodyte se nourrit principalement d’araignées, de chenilles, de petits papillons et de larves. En automne, il se contente de baies molles et juteuses.

Ayant, dans ces dernières années, passé un hiver à Charleston, en compagnie de mon digne ami Bachman,