Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/447

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gazouillement du mâle qu’il répète par intervalles, est plein, riche et mélodieux. Même en automne et dans les beaux jours d’hiver, on peut souvent l’entendre précipiter les notes de sa chanson, si claires, si retentissantes et qui, toutes familières qu’elles sont, surprennent toujours, étant produites par un instrument aussi fragile.

Durant la saison des œufs, les troglodytes se tiennent par couples, habituellement dans des lieux retirés, tels que les vallons couverts de broussailles, les bois moussus, le lit des ruisseaux, et les endroits rocailleux qu’ombragent et défendent des ronces, des épines ou d’autres buissons. Mais ils recherchent aussi les vergers, les jardins et les haies dans le voisinage immédiat de nos habitations dont, même les plus sauvages s’approchent en hiver. Ils ne sont pas, à proprement parler, farouches, puisqu’ils se croient en sûreté à la distance de vingt ou trente mètres de l’homme ; néanmoins, lorsqu’ils voient quelqu’un s’avancer trop près, ils se cachent dans des trous, parmi des pierres ou des racines.

Rien n’est plaisant à voir comme ce petit oiseau. Il est d’une humeur si charmante et si gaie ! Dans les jours sombres, les autres oiseaux paraissent tout mélancoliques ; quand il pleut, les moineaux et les pinsons restent silencieux sur la branche, les ailes pendantes et les plumes hérissées ; mais tous les temps sont bons pour le troglodyte ; les larges gouttes d’une pluie d’orage ne le mouillent pas davantage qu’une légère bruine venant de l’Est ; et quand il regarde de dessous le buisson, ou qu’il présente sa tête par le creux du