Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/448

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mur, ne semble-t-il pas aussi mignon, aussi propret que le jeune chat qui fait gros dos sur les tapis du parloir ?

C’est vraiment un spectacle amusant que d’observer une famille de troglodytes qui vient de sortir du nid. En marchant à travers des ajoncs, des genêts ou des genévriers, vous êtes attiré vers quelque hallier d’où vous avez entendu s’élever un son doux, assez semblable à la syllabe chit plusieurs fois répétée ; le père et la mère troglodyte voltigent autour des jeunes rameaux ; et bientôt vous voyez un petit qui, d’une aile faible encore, mais en toute hâte, rentre sous le buisson, en poussant un cri étouffé. D’autres le suivent à la file ; tandis que les parents s’agitent, pleins d’alarme aux environs, et font retentir leur bruyant chît chît, dont les diverses intonations indiquent le degré de passion qui les anime. — En rase campagne, on peut facilement prendre un jeune troglodyte à la course ; et j’ai aussi entendu dire qu’un vieux ne tarde pas à être fatigué, par un temps de neige, alors qu’il ne trouve rien pour se cacher. Toutefois, même en pareil cas, il n’est pas aisé de ne jamais le perdre de vue, car au pied d’un monticule, le long d’une muraille ou dans une touffée, qu’il se rencontre le moindre trou, il s’y glisse à l’improviste, et cheminant par-dessous la neige, ne reparaît qu’à une grande distance.

Les troglodytes s’accouplent vers le milieu du printemps, et dès les premiers jours d’avril, commencent à bâtir leur nid, dont la forme et les matériaux varient suivant la localité. Mon fils m’en a apporté un qui m’a