Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

souvent sur les marchés de Philadelphie, Baltimore, Richmond en Virginie, et dans d’autres villes. Ils sont déjà très abondants aux Carolines, aux Florides et dans la Basse-Louisiane, mais le deviennent encore beaucoup plus dans l’Ouest. La raison de cela, c’est simplement que cette espèce, à l’inverse de celles de mer, ne fréquente que par exception les eaux salées, et que sa route, pour venir des contrées où elle niche, est par l’intérieur du continent. De nos grands lacs elle se répand au long des rivières, se retire sur les étangs, les plaines humides, les savanes submergées et les marais au milieu des terres. On la trouve aussi dans les épaisses futaies, au commencement de l’automne, et avant même qu’on puisse distinguer le vert foncé qui pare la tête des mâles. Nombre d’individus sortent des limites des États-Unis.

Il serait curieux de savoir à quelle époque cette espèce fut pour la première fois domestiquée ; mais la solution de ce problème est une entreprise dans laquelle je n’ose m’aventurer, et je me borne à dire qu’en le prenant à cet état de domestication, le Canard est connu de tout le monde. Jeune, c’est un excellent manger, et plus tard il donne des œufs qu’on prise également. Un lit fait de son duvet ne laisse pas que d’être préférable à la dure, dans le camp d’un de nos Américains des bois, ou à la planche sur laquelle le milicien étend, pour la nuit, ses membres fatigués. Si vous voulez en savoir davantage à ce sujet, vous n’avez qu’à consulter par ordre chronologique tous les compilateurs, depuis Aldrovande jusqu’à nos jours.