Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/188

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beaucoup d’individus s’accouplent au printemps de la troisième année. Après la première mue d’automne, le jeune est tel que je l’ai représenté dans la planche. Au second automne, les taches longitudinales disparaissent presque entièrement du cou et du reste du corps ; les parties supérieures de la tête deviennent d’un vert triste, se mêlant, près de la mandibule supérieure avec le brun foncé de la première saison, tandis que le surplus du plumage présente une teinte uniforme d’ocre sombre et de brun grisâtre. Dans le cours de l’année suivante, commence à se montrer le vert de la tête et des épaules ; celle-ci se pare de riches couleurs, et la bande frontale qui se voit entre la mandibule supérieure et l’œil, est d’un blanc pur. À cet âge, les plumes grêles du derrière de la tête ont rarement plus d’un pouce ou deux ; les côtés du cou et toutes les parties inférieures sont devenus d’un gris blanc plus clair ; les ailes ne laissent plus voir aucune tache et sont partout d’un gris légèrement brun, de même que la queue. Enfin, au quatrième printemps, le plumage est dans son état complet. À partir de ce moment, le Héron de nuit ne change plus de livrée, si ce n’est qu’il perd sa longue crête après que ses petits sont éclos. Il n’y a pas de différence de coloration entre les sexes ; mais le mâle est un peu plus gros que la femelle.

En toute saison, on remarque une grande différence de taille et de grosseur entre les divers individus de cette espèce : les uns, qui ont toutes leurs plumes, et sont par conséquent dans leur troisième année, pour ne pas dire plus, mesurent quatre pouces de moins que