Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/221

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cher de juger digne d’un meilleur sort. Elle se défendit en effet vaillamment, donnant de droite et de gauche un coup de dent au premier chien assez hardi pour l’approcher, et qui s’en retournait avec cela, braillant et piteux, en lui laissant toute une gueulée de sa peau. Enfin, elle fit tant et si bien, que le fermier, de peur qu’elle ne s’échappât, lui envoya une balle au travers du cœur. Alors les chiens se jetèrent dessus, et assouvirent leur vengeance dans le sang de la maudite bête qui avait ravagé le troupeau de leur maître.




LE CANARD EIDER.


L’histoire de ce Canard doit être un objet de grand intérêt pour quiconque s’occupe de l’étude de la nature : la forme déprimée de son corps, la singulière configuration de son bec, la belle couleur de son plumage, le prix de son duvet comme article de commerce, tout, jusqu’aux lieux où on le trouve, mérite de fixer notre attention ; aussi tâcherai-je de ne vous laisser rien ignorer de ce qui le concerne, en tant du moins que j’ai pu moi-même m’en instruire par mes propres observations.

D’abord, ce fait que l’Eider niche sur nos côtes est