Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/229

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mestique, puisque le grand diamètre est de 3 pouces, et le petit de 2 pouces 1/8. La coquille, lisse et d’une forme ovale régulière, présente une couleur uniforme d’un vert olive pâle. — Mentionnons, en passant, qu’ils fournissent un mets très délicat. — La durée de l’incubation ne m’est pas exactement connue. Lorsqu’on laisse la femelle tranquille et que ses œufs ne sont ni ravis ni détruits, elle ne niche qu’une fois par saison ; et du moment qu’elle se met à couver, le mâle l’abandonne. À peine a-t-elle fini de pondre, qu’elle commence à s’arracher un peu de duvet de dessous le ventre, et répète, chaque jour, la même opération, jusqu’à ce que les racines des plumes, aussi loin que son bec peut atteindre, soient mises à nu et rendues aussi propres qu’un bois de la surface duquel on a enlevé l’herbe et les broussailles. Elle étend ce duvet autour et au-dessous des œufs, et quand elle quitte le nid pour aller manger, elle les en recouvre, précaution suffisante, sans doute, pour les maintenir chauds, mais qui ne les garantit pas de tout danger : le grand goëland à manteau noir, écartant le léger édredon, sait bien les trouver et les sucer.

Dès que les petits sont éclos, la mère les mène à l’eau, n’y en eût-il qu’à un mille de là, et dût la traversée être pleine de difficultés pour elle-même comme pour sa jeune famille. Quand il arrive que le nid se trouve sur des rochers dominant l’eau, l’Eider, ainsi que le canard huppé, prend ses petits l’un après l’autre dans son bec, et les dépose doucement sur leur élément favori. Je désirais beaucoup trouver un nid placé au-