Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/267

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tirai et en tuai quatre. Le reste s’enfuit, d’abord en nageant ; mais bientôt ils prirent leur essor et s’envolèrent en petit corps très compacte, dans la direction du courant, et ne semblant pas décidés à se reposer de sitôt. Je ramassai les morts : il y en avait quatre, comme je l’ai dit, trois jeunes et un adulte, dont le plumage d’hiver commençait à paraître, et tous de l’espèce du Grèbe cornu. Je remarque ici qu’en général les Grèbes ne muent pas aussitôt que la plupart des autres oiseaux, après qu’ils ont eu des petits. Ainsi, lorsque le Grèbe à crête part en septembre pour le sud, sa tête est encore ornée de la plupart des plumes qui lui composent cette parure pendant le printemps et l’été.

En automne et en hiver, les Grèbes cornus abondent sur les grandes rivières ou les baies de nos États du sud ; mais ils sont rares le long des côtes, dans les districts de l’est et du centre. Sur les rivières, aux environs de Charleston, et de là jusqu’aux embouchures du Mississipi, on les rencontre, à ces mêmes époques, en quantités considérables, quoique jamais par troupes de plus de quatre à sept individus. Ils recherchent particulièrement les cours d’eau dont les bords sont couverts de grands joncs, de roseaux et autres plantes, et dans lesquels le flux de la marée se fait sentir. Là ils vivent plus en sûreté et plus tranquilles que sur les étangs, où cependant ils arrivent en foule quand approche le temps de s’accoupler, c’est-à-dire vers les premiers jours de février. À ce moment, on croirait que ces oiseaux peuvent à peine voler, tant on les voit rarement faire usage de leurs ailes ; mais qu’ils soient