Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/295

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ments très singuliers, et en poussant un petit cri qu’on pourrait rendre par la monosyllabe kwauk, kwauk. Alors aussi, de même qu’en automne, le mâle, quand il est posé par terre, répète souvent ce cri, comme pour appeler des camarades qui seraient dans le voisinage ; et en effet, dès qu’on lui a répondu, il vole vers l’autre oiseau qui, de son côté, s’avance à sa rencontre. En l’observant à ce moment, vous croiriez que la production de cette note lui coûte les plus grands efforts : sa tête et son bec s’inclinent vers la terre, et vous voyez tout son corps faire un violent mouvement en avant, à l’instant même où le kwauk parvient à votre oreille ; après cela, de sa queue à demi étalée il fouette l’air, se redresse, semble écouter un moment, et quand on ne lui a pas répondu, il recommence. J’imagine qu’au printemps la femelle, attirée par ce bruit, vient trouver le mâle ; du moins plusieurs fois j’ai vu l’oiseau qui venait de pousser ce cri en caresser immédiatement un autre, qui ne faisait que d’arriver et qu’à sa grosseur je reconnaissais pour la femelle ; mais je n’oserais affirmer que les choses se passent toujours ainsi, car, dans d’autres occasions, c’était un mâle qui venait se poser près d’un autre en entendant cet appel. Dans ce cas la bataille s’engageait sur-le-champ : ils se tiraillaient, se poussaient l’un l’autre avec leur bec, et me donnaient le spectacle le plus divertissant du monde.

Le nid, composé sans beaucoup de soin de feuilles sèches et d’herbe, est ordinairement caché dans une partie retirée du bois, au pied de quelque buisson, ou le long d’un arbre déraciné. Une fois, près de Camden,