Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/311

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sant par-dessus les cimes chenues ; leur mouvement est si rapide, qu’il s’accomplit comme par magie. Je ne connais que deux autres oiseaux qui exécutent la même manœuvre : l’un est le faucon à queue fourchue, l’autre notre hirondelle de cheminée ; mais ils ne sont ni l’un ni l’autre aussi adroits que la Frégate. Parfois il lui arrive de laisser tomber le petit bâton qu’elle charrie de cette manière à son nid ; et quand c’est au-dessus de la mer, elle plonge après et le reprend dans son bec, avant qu’il ait touché les flots.

Les nids se trouvent ordinairement placés au midi, dans les arbres qui penchent sur les eaux : les uns sont bas, d’autres à une grande élévation, tantôt un seul, tantôt plusieurs à la fois sur le même arbre, selon la force du manglier, mais, dans certains cas, bordant tout un côté de l’île. Ils se composent de bûchettes entre-croisées sur une hauteur d’environ deux pouces, et sont d’une forme aplatie, mais pas très larges. Quand les oiseaux couvent, leurs longues ailes et leur queue en dépassent les bords de plus d’un pied. Ils pondent deux ou trois œufs, plus souvent trois, qui ont 2 pouces 7/8 de long et 2 pouces de large. La coquille est lisse, épaisse, d’un blanc verdâtre, et fréquemment salie par la fiente du nid. Les jeunes sont couverts d’un duvet blanc jaunâtre, et l’on dirait à première vue qu’ils n’ont pas de pieds. Leur accroissement est lent ; leurs parents leur dégorgent la nourriture, et ils n’abandonnent le nid que lorsqu’ils sont capables de les suivre.

À ce moment, le plumage des jeunes femelles est marbré de gris et de brun, à l’exception de la tête et