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portées du continent. Les oiseaux se tenaient à part entre eux, et semblaient complétement dominés par le grand Goëland à manteau noir. À notre retour, nous en aperçûmes des vieux et des jeunes sur la côte nord de Terre-Neuve et sur les différentes baies où nous passâmes.




LE GRAND PORT AUX ŒUFS.


Il y a déjà quelques années, après avoir employé le printemps à étudier les mœurs des passereaux émigrants et autres oiseaux de terre que je voyais arriver en troupes nombreuses dans le voisinage de Camden (New-Jersey), je me préparai à visiter les rivages maritimes de cet État, pour y continuer le cours de mes observations. C’était au mois de juin ; on jouissait d’un temps délicieux, et le pays semblait sourire dans l’attente des beaux jours et des fraîches brises. Des pêcheurs passaient journellement entre Philadelphie et les différents petits ports, avec des wagons à la Jersey, chargés de poisson, de volailles, de provisions et autres articles indispensables aux familles de ces hardis bateliers. C’est avec l’un d’eux que je fis marché pour me conduire moi et mon bagage jusqu’au grand Port aux œufs.