Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/395

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pluie battante et un vent qui transperce les os, n’est-ce pas là de quoi mettre à bout la patience du plus déterminé chasseur ? Cependant, c’est un amusement plein d’attrait et de charme ; et celui qui, doué d’un tempérament capable de supporter le rude froid des pôles, voudra s’y risquer, sans se laisser rebuter par la perspective de nombreux jours de misère et de fatigues, celui-là, je le lui promets, y trouvera une moisson de jouissance et de santé telle qu’un rôdeur des bois a rarement l’occasion d’en faire. »

Le nom de ce Canard si renommé lui vient, comme on sait, de la Vallisnérie qui, sur les eaux douces, forme le fonds de sa subsistance. Toutefois, comme cette plante se trouve assez peu répandue, il est loin de se borner à cette seule espèce végétale, mais se nourrit encore et principalement de celle qu’on appelle Herbe à l’anguille (zostera marina)[1], qui abonde dans les détroits et les fonds plats, tout le long des côtes de la mer. Pour moi, je dois l’avouer, sa chair ne me semble guère plus délicate que celle du millouin, qui se trouve souvent avec lui dans les mêmes troupes ; et, sur les marchés, on les vend indifféremment l’un pour l’autre.



  1. Genre de plante monocotylédone, de la famille des Aroïdées. La Zostère marine croît au fond de la mer, dans l’Océan et dans la Méditerranée.