Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/411

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Pélicans bruns, bien qu’ils soient pour le moins deux fois aussi gros et forts en proportion. Après le coup de fusil, ils restent un moment silencieux ; mais quand ils s’enlèvent, on entend un son creux et guttural, assez semblable au bruit que l’on produit en soufflant par la bonde d’une barrique.

Les Pélicans blancs paraissent inactifs pendant la plus grande partie du jour, et ne se mettent à pêcher qu’après le lever du soleil, pour recommencer une heure environ avant qu’il se couche. Parfois cependant toute la troupe monte au haut des airs, où elle fait ses évolutions, en décrivant de larges cercles à la manière des grues, des ibis et des vautours. Ces mouvements ont probablement pour objet de faciliter leur digestion : ils veulent se plonger au sein d’un air plus actif, dans les régions fraîches et élevées de l’atmosphère. Sur le sol, on les voit de temps à autre, mais bien moins fréquemment que le Pélican brun, ouvrir leurs ailes à la brise ou aux rayons du soleil. En marchant, ils semblent excessivement gauches, et, comme nombre d’individus des moins braves dans notre propre espèce, ils sont enclins à japper et cherchent à mordre, mais seulement lorsqu’ils savent que ceux auxquels ils s’adressent leur sont trop supérieurs pour daigner faire la moindre attention à leurs provocations. Leur manière habituelle de voler rappelle exactement celle du Pélican brun. Certains auteurs prétendent que le Pélican blanc peut se poser sur les arbres, mais c’est un fait dont je n’ai jamais été témoin. Je pense que la crête osseuse qu’ils ont sur la mandibule supérieure s’allonge et