Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/416

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les parents avaient eu pour objet d’élever une autre couvée à la même place, avant le commencement de la mauvaise saison.

Nombre d’auteurs, que je m’abstiens de nommer ici, ont décrit ce qu’il leur a plu d’appeler les mœurs de l’Anhinga ; il en est même qui n’ont pas hésité à nous présenter de longs commentaires à leur sujet, fabriquant et généralisant des théories à perte de vue. Il faut les entendre nous enseigner, d’un ton d’oracle, ce qu’il en doit être de ces oiseaux, alors que toutes leurs imaginations n’avaient pour base qu’une peau desséchée et quelques plumes ! Laissons ces ornithologistes s’amuser aux bagatelles du cabinet ; et pour nous, continuons le cours de nos recherches et de nos études sur la nature même.

L’oiseau-serpent réside constamment dans les Florides et les parties basses de la Louisiane, de l’Alabama et de la Géorgie. Quelques-uns passent l’hiver dans la Caroline du Sud ou dans tout autre district à l’est de cet État ; mais il en est aussi qui poussent, au printemps, jusqu’à la Caroline du Nord et nichent le long de la côte. J’en ai rencontré dans le mois de mai, au Texas, sur la rivière Sainte-Hyacinthe, où ils se reproduisent et où l’on me dit qu’ils restent l’hiver. Rarement remontent-ils le Mississipi au delà de Natchez et de ses environs, et presque tous ils reviennent aux embouchures du grand fleuve, sur les nombreux étangs et les lacs qui l’avoisinent, où j’en ai vu, en toute saison, aussi bien que dans les Florides.

Comme c’est un oiseau qui, par la singularité de