Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/423

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d’Anhinga vivant ; et les détails qu’il a donnés d’après M. Abbott, de la Géorgie, sont loin d’être exacts. Dans les volumes supplémentaires à l’Ornithologie d’Amérique, publiés à Philadelphie, l’éditeur, pour avoir visité les Florides, n’a rien ajouté d’important, si ce n’est quelques mesures plus précises d’un seul spécimen que, du reste, Wilson lui-même avait indiquées et qu’il avait prises sur un sujet empaillé que possède le musée de cette ville.

La forme particulière de l’Anhinga, ses longues ailes, sa large queue en éventail, donneraient à penser, au premier coup d’œil, que la nature l’a destiné pour être un oiseau de long vol, et non à passer au moins la moitié de son temps sur l’eau, où il semble que le grand développement de ces parties doive au contraire lui faire obstacle. Et cependant, comme une telle supposition serait loin d’être vraie ! En réalité, l’Anhinga est le premier de tous les plongeurs d’eau douce. Avec la rapidité de la pensée, il disparaît au-dessous de la surface, que son passage agite à peine ; et quand vous le cherchez encore autour de vous, votre œil étonné l’aperçoit à quelques centaines de pas, n’ayant plus que la tête au-dessus de l’eau ; parfois même vous ne découvrez que le bec, qui fend doucement les ondes et produit un petit sillage qu’on cesse de voir à cinquante pas. Vous concevez qu’un si bon nageur puisse aisément se jouer de tous vos efforts. Quand on l’a tiré sur la branche, et quoiqu’il soit bien blessé, il tombe perpendiculairement, le bec en bas, les ailes et la queue fermées, plonge et fuit si loin sous l’eau, que presque