Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/437

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année. Celui dont il s’agit est situé non loin de Charleston, dans la Caroline du Sud.

« Le 28 juin 1837, accompagné des docteurs Wilson, Drayton et de W. Ramsay esquire, je résolus d’aller visiter l’étang de Chisholm, à quelques milles de la ville. C’était un bon moment pour étudier les Anhingas que réclamaient alors tout entiers les soins du nid ; en outre, la journée était belle, et en moins d’une heure, nos chevaux nous eurent portés au bord du marais. À peine arrivés, nous aperçûmes un oiseau qui volait au-dessus de nos têtes, en se dirigeant par le haut de l’étang, vers une place retirée qu’un terrain bourbeux encombré de joncs et de vignes sauvages rendait tout à fait inabordable. Il n’y avait moyen d’en approcher que par eau ; en conséquence, nous halâmes un petit canot qui se trouvait sur l’étang. Malheureusement il faisait eau de toutes parts ; nous essayâmes bien de le calfater de notre mieux, mais sans pouvoir y réussir complétement ; et de plus, comme il était fort incommode et ne pouvait contenir que deux personnes, il fut convenu que je m’embarquerais seul avec mon domestique dont je connaissais l’adresse à pagayer.

» Cet étang établi de main d’homme, n’est, comme on dit dans le pays, qu’un réservoir. Creusé au bout de plusieurs champs de riz qu’il domine, il a pour destination de retenir une quantité d’eau suffisante pour pouvoir, au besoin, arroser et submerger les plantations. On y remarque quelques îlots sur lesquels pousse une immense quantité de petits lauriers de l’espèce du Laurus geniculata et de saules noirs, le tout entremêlé