Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/451

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Les nids, cachés au milieu des plus hautes herbes, étaient composés exactement des mêmes matériaux, c’est-à-dire d’herbes, mais desséchées, qui paraissaient être de l’année précédente, et parmi lesquelles je ne remarquai ni tiges, ni brindilles vertes d’aucune sorte. Le fond pouvait avoir cinq pouces de diamètre, et le bord était garni de fine herbe des prés, différente de celle qui croissait sur les îlots. Ceux-ci ne semblaient pas être exposés aux inondations, et aucun des nids ne paraissait avoir été surélevé depuis le commencement de l’incubation, ainsi que le rapporte Wilson de ceux qu’il nous a décrits. Les œufs, au nombre de quatre, comme ceux de la plupart des échassiers, se touchaient par le petit bout ; leur longueur était de 2 pouces, sur une largeur de 1 pouce 3/8, et la couleur exactement celle indiquée par le naturaliste américain : olive foncé, avec de larges taches irrégulières de noir, et d’autres d’une teinte plus faible. J’ajoute qu’ils sont en forme de poire et lisses ; quant au temps de leur éclosion, je ne sais rien de particulier.

Après avoir pris mes notes et ramassé les oiseaux que j’avais tués, je fis trois fois le tour du marais en cherchant tout au travers des joncs ; mais n’ayant pas mon chien, je ne pus jamais revoir ni la mère ni sa jeune couvée. Le lendemain je revins deux fois pour chercher encore ; je fis à gué le tour de l’étang et furetai sans succès sur tous les autres îlots. Il ne reparut pas une seule Avocette, et je ne doutai pas que la mère n’eût emmené ses quatre petits dans quelque autre lieu plus sûr.