Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/452

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Le nid de l’Avocette ressemble à celui de l’Himantopus nigricollis[1]. Comme le chevalier criard, ces deux oiseaux, quand ils fendent l’air, semblent toujours être au début d’un grand voyage ; ils s’avancent avec grâce, d’un vol rapide et continu, les jambes et le cou tendus de toute leur longueur. Lorsque, alarmée par la vue d’un ennemi, l’Avocette plonge d’en haut pour le reconnaître, elle passe parfois tout près de lui avec la rapidité d’une flèche, puis revient et s’éloigne encore en laissant pendre ses jambes très bas ; mais je n’en ai vu aucune dont les jambes fussent tremblotantes et ployées comme le prétendent certains auteurs, alors même je les avais fait à l’improviste partir de leur nid. Je crois pouvoir également dire en toute assurance, que le bec n’a jamais été dessiné sur un échantillon frais, ni avant que se soit produite la courbure qu’en effet il ne montre pas quand le sujet est vivant[2]. Les notes que cet oiseau fait entendre ont le même son que la syllabe click plusieurs fois répétée et avec hâte, spécialement en cas d’alarme.



  1. L’Échasse à cou blanc et noir.
  2. De cette observation d’Audubon, ressort un fait entièrement nouveau dans la science, et très curieux, en ce qu’il contraste singulièrement avec l’état du bec de l’Avocette, tel qu’on le voit dans les collections zoologiques, et les diverses représentations qu’on a cru devoir donner de cet oiseau.