Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/482

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À certains endroits, les rochers sont à pic et plombent les uns sur les autres, présentant partout de véritables précipices, si ce n’est vers une pointe étroite près de la terre où, par une pente un peu plus douce, ils forment à leur pied une légère projection qui seule permet de les aborder. Un peu au-dessus se voient des ruines de maisons et de fortifications, le Bass ayant anciennement servi de prison d’État. Quelques-uns de ces rochers paraissent avoir deux cents pieds de haut, et le sommet vers lequel monte leur surface escarpée les domine encore d’au moins cent cinquante pieds. Toute la masse, autant que j’ai pu m’en assurer, est d’une structure uniforme, consistant en trapp intermédiaire à des diorites et à des phonolites d’un rouge brunâtre et à petits grains. Bien que la superficie de l’île soit aussi en majeure partie couverte de roches, elle porte une abondante végétation qui se compose principalement de festuca avena et duriuscula, avec quelques autres herbes mêlées aux plantes que produisent d’ordinaire les stations maritimes.

» Le Bass offre surtout cela d’intéressant pour le zoologiste, qu’il est l’un des lieux, assez rares dans la Grande-Bretagne, où les Fous viennent se réunir pour nicher. Le 13 mai 1831, la première fois que je le visitai avec quelques amis, le nombre de ces oiseaux que nous y aperçûmes s’élevait peut-être à vingt mille. Toutes les faces du roc, et principalement son sommet, en étaient plus ou moins couvertes. Une seule place, du côté où il est accessible, et formant une pente douce et sablonneuse d’environ quarante mètres de tour, en