Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/481

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que je ne conçois pas qu’on songe à y recourir, tant qu’on peut s’en procurer d’autre.

Un fait assez curieux, c’est que les Fous savent prendre des maquereaux et des harengs quatre ou cinq semaines avant que les pêcheurs en voient même paraître sur nos côtes. Toutefois cela s’explique par les lointaines excursions qu’ils font en mer. C’est un oiseau qu’on garde facilement en captivité, mais dont on ne retire pas grand agrément : son ordure est abondante et choque également le nez et les yeux ; son air paraît tout à fait gauche, et même le regard terne de son œil de hibou produit sur vous une impression désagréable. Ajoutez à cela la dépense de son entretien ; et je concevrai sans peine que vous ne lui donniez point place dans votre volière, si ce n’est pour le plaisir de lui voir happer à la volée le morceau qu’on lui jette et qu’il reçoit non moins adroitement qu’un chien.

Les plumes du dessous du corps diffèrent, chez le Fou, de celles de la plupart des autres oiseaux, en ce qu’elles sont en dehors extrêmement convexes ; de sorte qu’il a l’air d’avoir cette partie comme recouverte d’une couche de petits coquillages. C’est ce qu’une figure ne pourrait guère représenter.

Mon excellent et très savant ami V. Macgillivray s’est beaucoup occupé des mœurs de ces oiseaux, qu’il a étudiés sur le Bass-Rock, en Écosse ; et je ne puis mieux faire que de vous transcrire ici ses observations :

« Le Bass est un rocher abrupt, dont la base, d’une forme oblongue, peut avoir un mille de circonférence.