Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/493

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perché près du bord, sur une pierre autour de laquelle la rivière est assez tranquille, il entre dans l’eau à plusieurs reprises, sans doute pour attraper quelque chose, et retourne chaque fois à son poste d’observation. Dans ce cas, on peut aisément en approcher, pourvu qu’on use de certaines précautions ; mais, en général, il se tient sur ses gardes et prend facilement l’alarme. J’en ai souvent tué qui me regardaient, tandis que je marchais sur eux, sans faire mine de rien ; cependant il est rare qu’ils vous laissent venir à portée de fusil. Après qu’on l’a poursuivi environ un quart de mille, soit en remontant, soit en descendant un cours d’eau, d’habitude l’oiseau revient sur le chasseur pour regagner sa première station, et vous avez chance de le tuer, lorsqu’il passe auprès de vous.

» Au mois d’août 1834, dans une ascension au White-Coom, la plus haute montagne du Dumfriesshire, je remarquai, avec mon fils, un Plongeur qui, en nous voyant, s’était réfugié à l’abri d’une grosse pierre par-dessus laquelle l’eau tombait en bouillonnant, et qui se trouvait au milieu d’un petit ruisseau coulant dans un lit étroit et creusé en forme de précipice. Nous pensions que le nid ou les petits pouvaient y être cachés, et nous nous en approchâmes doucement. En effet, nous aperçûmes l’oiseau derrière la cascade ; et comme nous cherchions à le prendre, il s’échappa et alla plonger dans un endroit où l’eau formait nappe, en cherchant à se dérober par le bas du ruisseau ; mais il n’y put réussir, car il nous retrouvait devant lui à chaque tournant, et fut obligé de revenir se réfugier au lieu d’où il était