Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/501

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dent des montagnes, au voisinage de la rivière Colombie. Quand je l’aperçus, il nageait au milieu des rapides, tantôt effleurait en volant la surface de l’eau, s’y plongeait bientôt et ne reparaissait qu’au bout d’un temps assez long ; quelquefois il se posait sur la rive, où il se donnait toutes sortes de mouvements saccadés, et relevait brusquement la queue, comme le troglodyte. Je ne l’entendis pas moduler une seule note. Quand je l’ouvris, je trouvai dans son estomac des restes frais de limaces aquatiques ; je ne l’avais jamais vu s’abattre préalablement sur l’eau, mais il s’y plongeait tout en volant.




LE CYGNE TROMPETTE.


On peut le dire, l’histoire des Cygnes d’Amérique n’a été, jusqu’à présent, qu’ébauchée. Sur les mœurs de ces oiseaux si majestueux, si élégants et dignes de tout notre intérêt, nous ne possédons encore qu’un bien petit nombre de pages auxquelles il soit possible d’accorder quelque confiance : leurs migrations, l’étendue des pays qu’ils parcourent, restent toujours pour nous un problème. Une espèce a été figurée pour l’autre, même par des naturalistes de premier ordre : le Cygnus Bewickii, de la Grande-Bretagne, a été donné comme un Cygne de l’Amérique du Nord, à la place du Cycnus americanus, si bien décrit par le docteur