Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/502

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sharpless, dans la faune de l’Amérique boréale ; ce dernier a été pris pour le Cygne siffleur, Cycnus musicus, de Bechstein, par le prince Bonaparte, qui dans son Synopsis des oiseaux des États-Unis dit qu’il est très commun, l’hiver, sur la baie de Chesapeake. Il est possible, après tout, que nous ayons plus de deux espèces de Cygnes, dans les limites de l’Amérique septentrionale ; mais quant à moi, je ne connais, du moins pour le moment, que celle qui fait l’objet du présent article, et le Cycnus americanus de Sharpless.

Dans une note du journal de Lewis et de Clark, écrite par ces intrépides voyageurs dans le cours même de leur expédition au travers des montagnes Rocheuses, je lis ceci : « Il y a deux espèces de Cygne, la grande et la petite : la grande, c’est celle du Cygne commun de nos États de l’Atlantique ; la petite diffère de la première seulement par la taille et, si je puis dire, par son chant : elle est environ d’un quart moins forte, et sa voix ne rappelle en rien celle de l’autre. Les premiers oiseaux de cette espèce furent trouvés au-dessous des grands détroits de la Colombie, près la nation des Chilluckittequaws[1]. Ils abondaient dans les environs, et restèrent avec l’expédition, tout l’hiver, en nombre qui dépassait ceux de la grande espèce, dans la proportion de cinq à un. »

Ces observations sont en partie exactes, en partie erronées : en réalité, la petite espèce, je veux dire celle

  1. Tribu indienne, qui compte encore environ quatorze cents individus