Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sept douzièmes de large ; la couleur est d’un blanc bleuâtre terne, sans taches ; la coquille rude au toucher et d’une forme ovale régulière.

Le mâle et la femelle couvent alternativement et se donnent à manger l’un à l’autre. Leur mutuelle affection est aussi forte que celle qu’ils portent à leurs petits ; et ils ont soin d’entretenir ces derniers dans une telle abondance, qu’il n’est pas rare de trouver le nid approvisionné de poisson et d’autre nourriture, soit fraîche, soit à différents degrés de putréfaction. À mesure que les jeunes grandissent, ils sont moins fréquemment visités par leurs parents, qui cependant ne manquent pas de leur faire partager toutes leurs bonnes aubaines ; mais dans des nids placés bas, j’en ai vu parfois qui, s’appuyant sur leur derrière et les jambes étendues toutes droites devant eux, avaient l’air de souffrir de la faim et demandaient à grands cris à manger. Il leur faut une telle quantité d’aliments, que c’est à peine si le père et la mère, malgré tout l’exercice qu’ils se donnent, suffisent à satisfaire la voracité de leur appétit. Ce n’est que lorsqu’ils savent bien voler, qu’ils sont capables de se subvenir à eux-mêmes. Alors les parents les chassent et les laissent s’en tirer comme ils pourront. Quand ils quittent le nid, ils sont généralement en bon état ; mais étant encore inexpérimentés, il leur faut d’abord considérablement rabattre de leur ordinaire, et bientôt, ils deviennent maigres et chétifs. Auparavant, leur chair était passable ; quant à celle des vieux, elle n’est nullement de mon goût, et j’en cède volontiers le régal aux amateurs. Pour moi, je le ré-