Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/111

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soixante porteurs. Il partit de Fort-Dauphin le 23 décembre à 9 heures du matin.

Un deuxième détachement, (capitaine Gressard) fut constitué par le 2e peloton de la 12e compagnie sénégalaise et vingt-trois tirailleurs de la 6e. Il quitta Fort-Dauphin le 24 décembre à 14 h. 30 : cent cinq fusils, cent douze porteurs.

L’ensemble de ces deux troupes, sous le commandement du capitaine Grammont, formait la « colonne volante de Manantenina ». L’objectif était le dégagement de Manantenina, et du lieutenant Barbassat assiégé.

Ainsi, la troupe Grammont, divisée en ces deux groupes, remonte les deux rives de la Fanjahira, grossie par les pluies. Le passage fut difficile pour le détachement ayant suivi la rive gauche. Au soir, les deux groupes se réunissent à Ifosantsa, après avoir vu quelques rebelles, qui prennent la fuite sitôt aperçus et dont deux sont tués.

Le 24 et 25 décembre, les troupes souffrent de la pluie torrentielle, traversent avec difficultés les cours d’eau débordés, les régions inondées. De loin en loin on aperçoit des troupes d’indigènes, qui fuient devant la colonne, poussant leurs bœufs vers les hauteurs boisées. On fait un prisonnier, on prend quelques bœufs, les feux de salve laissent cinq ou six indigènes sur le terrain.

Le 26, au col de Magasoha, la troupe rencontre une certaine résistance. Le chef Rabefanatrica occupe une pente du col : un sergent européen et deux tirailleurs sont blessés par des sagaies et les quartiers de roche qui roulent des sommets occupés par les indigènes. Des balles de fusils Lebel et Gras, tirées sur la troupe française, n’at-