Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forts amenés aux insurgés par Mahavelo, les poursuivre par des feux de salve tirés de cent mètres en cent mètres. L’engagement dura de 10 h. 30 à 14 heures ; les rebelles avaient eu trente-deux morts.

De nombreuses soumissions furent reçues pendant le mois de janvier. Toutefois, les chefs des rebelles du Manambolo, du Mandrare, ceux qui avaient déterminé la révolte des gens de Ranomafana, de Manantenina, d’Esira, n’avaient pas désarmé. Mahavelo, l’âme des premiers mouvements insurrectionnels, Reheva, chef d’Antoloka, armurier des révoltés, Rainhina, Lehimbala, Andrianjoany, étaient campés à Vohimasy à la tête d’une troupe nombreuse, dans une position élevée et fortifiée. Ils possédaient dix fusils à tir rapide et une trentaine de fusils à pierre.

Un émissaire, ami de Reheva et Rainhina, entra en pourparlers avec les insurgés ; ils répondirent : « Nous ne voulons pas payer l’impôt, ni faire de corvées, ni travailler sur les routes. Nous méprisons les Français et sommes plus forts qu’eux ».

Le capitaine Grammont se décida à attaquer le repaire de Vohimasy. Une première colonne, commandée par le lieutenant Lefranc, se heurta, le 14 février au matin, à une position extrêmement forte. Les rebelles étaient retranchés sur un mamelon rocheux, auquel on n’accédait que par une étroite crête. L’accès de la plateforme occupée par les insurgés était défendu par un large fossé et une solide palissade. De 5 heures du matin à 16 heures, le lieutenant Lefranc tâta successivement tous les abords du repaire, sans pouvoir trouver le moyen d’y pénétrer. Blessé dès le début de l’action, avec un courage, une ténacité admi-