Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/121

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les ramener à la soumission. En fait, la tribu, ou plutôt les auteurs de l’assassinat, qui en faisaient partie, se joignirent à Kotavy, récemment installé dans les anfractuosités rocheuses, appelées repaire d’Iabomary.

Le 11 mars un détachement venu de Betroka les attaqua sans succès ; le caporal Wirth fut tué dans cette action. Le repaire d’Iabomary devint, par la renommée, une nouvelle Ilion. Sur lui se dirigèrent toutes les forces du commandant Vache. Avec Kotavy se trouvait Rabehary qui, à Amparihy, avait été un des plus ardents promoteurs de la révolte des indigènes et de la défection des miliciens.

Le 14 avril, dans la soirée, le commandant Vache arriva à proximité du repaire d’Iabomary, occupé par la bande des fidèles de Kotavy. Le repaire était établi dans un amas de rochers, qui formaient une falaise abrupte perpendiculaire à la rive gauche de l’Ionaivo.

En face de la falaise, une assez grande étendue de terrain découvert permettait aux défenseurs du repaire un tir efficace. Sur la rive droite de l’Ionaivo s’érigeait une ligne de mamelons, de même altitude que la falaise, mais d’une direction parallèle au fleuve.

Le commandant Vache, le 15 au matin, prit ses dispositions d’attaque : son artillerie, composée d’une pièce de 85 de montagne, tirant de la rive droite de la rivière, fut chargée de démolir les rochers au milieu desquels se tenait la troupe de Kotavy. Une section d’infanterie s’établit sur le sommet de la falaise de la rive gauche. Sa mission consistait à arrêter la retraite des insurgés, quand délogés de leurs grottes, ils tenteraient de fuir par