Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/123

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sa troupe toute la journée suivante 16 avril sur les lieux du combat, puis le 17 se retira simplement.

Kotavy et ses quelques partisans ayant, sans difficulté, abandonné Iabomary, défilèrent parallèlement à la falaise, sans qu’aucun obstacle leur ait été opposé.

Depuis le début de leurs opérations et notamment à Iabomary (quatre mille coups de feu), Kotavy et sa troupe avaient consommé une quantité de munitions bien supérieure à celle représentée par les cartouches enlevées à Amparihy, ou aux tirailleurs de la reconnaissance Baguet. Il est certain que les insurgés avaient trouvé, pour se ravitailler en munitions, des complicités, dont l’existence n’était pas douteuse, mais qu’il fut impossible d’établir nettement. Les précautions minutieuses qu’avaient prises Kotavy empêchèrent de découvrir la provenance des munitions. À Iabomary, Kotavy distribuait les cartouches lui-même à chaque tireur, et chacun devait lui rendre les étuis de celles qu’il avait brûlées. Ces étuis avaient été soigneusement recueillis et replacés dans des caisses que Kotavy emporta en quittant Iabomary. « Il faut, dit-il, emporter les étuis, car le jour où les vazahas connaîtraient leur provenance, nous ne pourrions plus en avoir ».

Ces détails furent donnés par deux indigènes qui se trouvaient dans le repaire de Iabomary, lors de l’attaque infructueuse du commandant Vache, et que le lieutenant Deville, d’Imandabé, arrêta au cours d’une reconnaissance.

Sur la provenance des cartouches, les prisonniers racontaient : « Qu’un Anglais venait en bateau à Manambondro apporter les cartouches et les remettait à un indigène de ce village. Un délégué de