Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/129

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qu’ils aient réintégré leurs villages et recommencé leurs cultures.

Le mieux serait d’obtenir le résultat visé par la persuasion (on y est arrivé ailleurs).

Je reçois des plaintes — elles sont nombreuses — remontant à un an et demi, au sujet d’abus d’autorité, de mauvais traitements, d’extorsion de fonds ou de bœufs et imputées, les unes au soldat Babou d’Esira, les autres à des partisans et des tirailleurs… J’aime à croire que les faits ont été à dessin dénaturés par les indigènes, car s’ils étaient fondés, on s’expliquerait la violence exceptionnelle de cette rébellion. »

Et le lendemain, le lieutenant-colonel Berdoulat adressait au capitaine Quinque des instructions se terminant ainsi :

« Pas de politique à coups de trique surtout. Prenons notre temps, les Baras ne sont jamais pressés. Une politique menée militairement n’a aucun effet, pas plus qu’une action militaire menée mollement ».

Et un peu plus tard, le lieutenant-colonel Berdoulat envoyait à Tananarive, au gouverneur général, un télégramme demandant le rappel du capitaine.

Les indigènes qu’avait terrorisés la rigueur apportée par le capitaine Quinque dans la répression, comme dans les agissements ayant déterminé la révolte, revinrent dans leurs villages, et à la fin d’août 1905, il ne restait que bien peu de dissidents tenant la brousse.

Fusils baras et sagaies étaient en réalité des armes de parade. À l’ambulance de Midongy du sud, où furent soignés les blessés, un seul avait été atteint par un projectile de fusil bara. Tous les