Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/131

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vinces insurgées, avaient été dirigées sans plan d’ensemble. Là où il aurait fallu un commandement unique, il y avait autant de chefs, non pas seulement que de provinces, mais de districts. Chacun cherchait à jouer son rôle, ne voyant que le succès de son bataillon ou de sa compagnie, s’efforçant de conserver ses effectifs les plus élevées possible, alors qu’une partie de ces effectifs eût été plus utilement employée par le voisin. Chacun avait sa méthode, chacun voulait s’emparer de Kotavy ou de Befanhoa. Des rivalités entre chefs d’unité se manifestaient. Midongy voyait d’un œil défiant ce qui se faisait à Vangaindrano ou à Betroka.

L’unité de commandement, réalisée par la mise à la tête de toutes les troupes du lieutenant-colonel Berdoulat, chef d’état-major, mit une fin rapide à l’insurrection ; tout fut terminé en trois mois. Le lieutenant-colonel Berdoulat se montra, non seulement un chef militaire capable, mais un administrateur avisé. Il fit relever de son commandement le capitaine Quinque et par des mesures intelligentes de clémence amena des soumissions que la force seule n’eût pu déterminer.

Sous la pression des forces militaires considérables mises dès lors en mouvement, l’effort de la résistance s’épuisa. Les fahavalos pourchassés, menant dans la forêt une vie de misère, se rendirent successivement. Les mesures de clémence intelligemment prises par le lieutenant-colonel Berdoulat, avaient eu plus d’influence que l’emploi de la force. Néanmoins, le chiffre des troupes belligérantes étonne quelque peu par sa disproportion avec le nombre des insurgés tenant la campagne.