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L’autre caporal, Tsimanindry, avait été nommé par Vinay, uniquement parce qu’il avait été son domestique (boto). Vinay le considérait comme dévoué.

Tous les miliciens, nés et recrutés dans le pays, avaient des relations constantes et étroites avec la population indigène, dont les chefs, résidant à Amparihy même, étaient : Tsaramindy et Rahamaatonga.

Le 15 novembre 1904, vers dix heures du matin, le sergent Vinay, chef du poste d’Amparihy, quittait sa résidence, allant inspecter la région placée sous son commandement.

Ce motif officiel de déplacement permettait au sergent de se rendre au village de Marotsipanga, où l’attiraient des raisons autres qu’administratives.

Une de ses trois — d’autres disaient sept — compagnes indigènes, la femme Itadava, était fille d’un habitant de Marotsipanga. En quittant Amparihy, le sergent avait fait partir Itadava, sous la garde du milicien Tsilava, leur donnant rendez-vous à Marotsipanga.

Le 17 novembre, après la nuit passée au village de Manambondro, où il donna des ordres, Vinay arrivait à Marotsipanga accompagné d’un seul milicien. Au départ d’Amparihy, Vinay était escorté par deux miliciens : l’un d’eux, Mahatody, avait été en cours de route, chargé d’escorter 27 bourjanes[1] allant payer l’impôt à Vangaindrano, chef-lieu du district. Mais à Marotsipanga le sergent retrouva Tsilafa, le convoyeur d’Itadava ; il avait donc deux gardes armés de fusils modèle 1874 ; mais Isapoty et Tsilava ne possédaient pas de cartouches.

  1. Bourjanes, nom malgache synonyme de sujets indigènes, ouvriers, agriculteurs, porteurs, etc…