Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/147

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ble. Quelle est au reste l’augmentation des taxes fiscales acceptée sans protestation, même dans la métropole ?

Que des indigènes émissaires aient parlé de vexations administratives, cela est également hors de doute.

Mais ce n’est là que prétextes et il est facile de le démontrer. »

La taxe personnelle avait été augmentée dans les districts de Vangaindrano, Farafangana, Karianga, Vohipine, Vondrozo, et maintenue à 10 frs dans les districts de Midongy, Ivohibe, de l’Ikongo.

« Or, fait remarquer M. Benevent, la révolte a été la plus violente à Midongy, où l’impôt n’avait pas été augmenté ; elle a été vive aussi dans l’Ikongo atteint par l’augmentation : nulle, ou à peu près, à Farafangana, Vohipeno, touchés par les taxes nouvelles.

Fort-Dauphin, Betroky, Ihosy, ont été ébranlés sans qu’aucune charge nouvelle ait pesé sur les habitants de ces régions.

La vraie raison, il faut la chercher autre part, et éviter de faire abstraction des facteurs principaux qui sont inhérents à l’état d’âme particulier des populations du sud de Madagascar.

De ces populations aucune n’a pour nous de sympathie ou de reconnaissance, aucune n’estime notre présence nécessaire et n’apprécie nos principes humanitaires…

Le Bara, comme le Tanala, songe avec regret au temps passé, où le bon plaisir de chacun remplaçait toutes les obligations. La paix forcée, surtout la suppression du vol en bandes armées, de la faculté de s’enrichir aux dépens du voisin, et d’une façon générale de tout ce qui constitue l’in-