Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/153

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française, était la seule cause de leur révolte.

Mais en octobre 1905, le ministre recevait une communication remettant en cause la question des origines de l’insurrection.

Le général Galliéni, gouverneur général, était parti en congé au mois de juin pour la France. Le secrétaire général, M. Lepreux, gouverneur des colonies, avait pris, réglementairement, les fonctions intérimaires de gouverneur général.

M. Lepreux, non sans quelque pompe, entreprit une tournée dans les régions qui s’étaient soulevées quelques mois auparavant et où le calme était revenu.

M. Lepreux, dans de nombreux et solennels kabarys, harangua les indigènes.

Le 1er septembre, à Sandravinany, théâtre primitif de la révolte, il terminait ainsi un discours[1] : « Enfin j’insistai d’une façon toute particulière pour obtenir d’eux l’exposé des motifs qui avaient pu les pousser à la révolte. Je finis par obtenir d’un chef de clan mis en confiance par mes paroles, des déclarations qui corroboraient certains renseignements que j’avais déjà recueillis et qui me confirmèrent dans l’opinion qu’aux causes intrinsèques de l’insurrection, tenant à la mentalité spéciale des indigènes, venaient s’ajouter des motifs extrinsèques, accidentels, provenant d’actes répréhensibles, ou tout au moins imprudents, commis soit par nos représentants, soit par des colons. »

Suit un long alinéa sur la mentalité des indigènes de Farafangana, reproduction des considérations psychologiques déjà exposées, puis M. Lepreux continue : « Des causes incidentes susceptibles de faire naître le conflit, deux pouvaient être, dès le

  1. Rapport au ministre.