Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/18

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gent avait été décidée dans des réunions de ce genre. En venant à Amparihy les assassins avaient pour but de s’emparer du poste, de l’argent, des armes qui s’y trouvaient.

Le projet ne devait rencontrer aucun obstacle. Le poste, où il n’y avait aucun blanc, était aux mains du groupe de miliciens, enfants du pays, mécontents de leur chef Vinay, et informés depuis longtemps des dispositions de la population avec laquelle ils vivaient en parfait accord.

Le 19 novembre au matin, les révoltés arrivent à Amparihy, ils annoncent aux miliciens la mort de Vinay ; leur en montrant la main droite et les pieds, ils les supplient, comme enfants du pays, de se joindre à eux, afin de se débarrasser de l’autorité tyrannique des blancs. Ces exhortations sont écoutées par les miliciens, entraînés par les deux caporaux (leurs seuls chefs présents) Kotavy et Tsimanindry. Deux des miliciens présents, Soavy et Izava refusent de s’associer aux révoltés ; on les laisse libres de partir sans armes.

Le caporal Kotavy ouvre les portes de la prison dans laquelle étaient détenus plusieurs indigènes, qu’il met en liberté. Immédiatement commence le pillage du poste. Le caporal Tsimanindry partage, entre les révoltés, les armes, les cartouches, l’argent.

Mahafiry, le principal assassin de Vinay, a pour sa part le fusil Lebel de sa victime ; un autre emporte un sac d’argent.

Le pillage terminé, Rahamaatonga et Tsaramindy, chefs du village, incendient le poste et tous demeurent à Amparihy avec les caporaux Kotavy et Tsimanindy, les miliciens Betreky, Drienaivo, Ragody, Begaka, des gens d’Isara, de Sandravinany