Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nel. Dans le district de Midongy, elle était perçue fréquemment, soit en bœufs, soit en espèces. À Soarano (novembre 1904) l’adjudant Colomer préleva, sur une amende infligée à deux voleurs de bœufs, une vache, un veau et dix francs, le tout ayant dû être remis à des bourjanes qui apportaient des matériaux au poste.

Le 17 février 1904, le caporal Wirth était envoyé pour confisquer des bœufs non déclarés.

Le 5 novembre 1904, à Ranotsara, l’adjudant de Beon inflige une amende de 100 francs, payable dans les 48 heures, à Tsiandika, chef du village de Bereketra, parce qu’il a accueilli un dissident. En outre, Tsiandika est puni de 15 jours de prison.

Le code de l’indigénat était appliqué au mépris des prescriptions du décret qui l’avait promulgué. De simples chefs de poste, à Soarana, à Ranotsara, exerçaient une juridiction réservée aux chefs de province et de district ; des sous-officiers, même de simples soldats, comme le soldat Babou, punissaient sans en avoir le droit. L’application des peines était non moins illégalement pratiquée. Le code de l’indigénat ne permettait pas d’infliger plus de quinze jours de prison : les chefs de poste punissaient de trois mois, six mois et même davantage ; l’amende, au maximum légal de cinquante francs, était portée à cent et même cinq cents frs.

Ces agissements des autorités militaires, dans le district de Midongy, ont-ils été connus du chef de province commandant à Farafangana, et par lui portés à la connaissance de l’autorité supérieure de Tananarive, du gouverneur général, ou tout au moins de ses bureaux ?