Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/27

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leurs tirant à jet continu, incapables de suivre une discipline de tir.

Les révoltés d’Amparihy étaient descendus comme ils l’avaient annoncé, avaient passé l’Onilahy à gué et s’étaient trouvés naturellement sur les derrières de la petite troupe, ainsi cernée entre le confluent des deux rivières et les occupants d’Amparihy.

Dès le commencement de l’action, les deux officiers et leurs douze hommes se virent en face de quatre-vingt adversaires, ayant l’avantage de la position constituée par un repli de terrain (N° 1 du croquis).

Mais rapidement le nombre des assaillants s’augmentait de ceux qui descendaient du poste.

Dès les premiers coups de feu, Baguet fut atteint légèrement au-dessus de l’œil gauche ; le sang coulait, mais la blessure était insignifiante ; le partisan fut tué (N° 2), le tirailleur Tsirambosy fut entouré par les ennemis et coupé du gros de la troupe. Des assaillants armés de sagaies séparèrent la petite colonne de l’unique route par laquelle pouvait s’effectuer la retraite.

Une charge à la baïonnette brisa cette barrière de sagaies. Un instant Baguet et Janiaud se crûrent sauvés. À pas précipités, ils s’engagèrent sur la route. Baguet plaisantait : « Quelle conduite de Grenoble, disait-il. »

Cependant, la poursuite de l’ennemi devenait pressante. À la première hauteur la troupe fit demi-tour pour riposter au feu de l’assaillant et diminuer sa pression. Le tirailleur Rainivasa a le pied gauche fracassé par une balle. Son fusil est pris par un de ceux ayant donné le leur aux officiers. Deux camarades sur l’ordre de Baguet emportent le blessé.