Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/54

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plus mauvaises intentions à l’égard du sergent Pietri, commandant le poste d’Esira, dont dépendait son village. Le 2 décembe, un kabary important s’était tenu au village de Fiela. Comme dans de nombreux kabarys antérieurs, les orateurs avaient exposé leurs griefs, préconisé l’insurrection, l’attaque du poste. Resohiry, le principal meneur, avait été violent, mais hésitait encore. C’est alors que survint Imosa, l’envoyé de Mahavelo, porteur de nouvelles sur les attaques heureuses de Manantenina et de Ranomafana, sur la mort de Hartmann et d’autres blancs. Après avoir constaté la présence de tous les gens de Fiela, Imosa leur dit : « Le vazaha de Ranomafana est tué, le poste a été pillé et brûlé ; la femme du vazaha, les tirailleurs, le Père de la mission se sont sauvés à Fort-Dauphin. Tous les autres vazahas du nord, jusqu’à Diego, ont été tués aussi. Je suis envoyé par Mahavelo et Rerivo, pour vous porter ces paroles : « Il faut tuer le vazaha d’Esira et brûler le poste. Il faut qu’il ne reste plus de vazahas à Madagascar ; s’il y en a qui ne veulent pas tuer les vazahas, Ramahatonga, les Mandreré, les Sadabe, vont venir les tuer tous, hommes, femmes et enfants, et prendre leurs bœufs. »

Ces nouvelles, ces menaces décidèrent à l’action immédiate Resohiry et les assistants ; ils établirent un plan qui fut exécuté le lendemain, 3 décembre 1904.

Le poste d’Esira était occupé par neuf tirailleurs sous les ordres du sergent Pietri. Le sous-officier, depuis assez longtemps dans le pays, mal-