Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/55

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gré la connaissance des événements d’Amparihy, n’était point inquiet. Deux lettres de lui, écrites à la veille de son assassinat, montrent avec quelle optimiste tranquillité il envisageait sa situation.

Le 28 novembre 1904, il écrivait à son camarade, le sergent Gombeillon, appartenant à la compagnie de Behara  : « J’étais bien décidé à venir à Behara, ce mois-ci, mais à cause de ces incidents qui se sont produits à Amparihy, ce sera donc pour une autre fois.

Un tas de racontars disaient que les régions de Vangaindrano, Manonbondro et Amparihy, s’étaient soulevé, mais de tout cela, paraît-il, il n’y a rien de vrai. Malheureusement le sergent Vinay et Choppy ont été tués, je ne sais pourquoi.

Malespina a foutu le camp à Fort-Dauphin, je ne connais pas le motif. À part cela, tout marche bien à Esira, tout le monde est tranquille. J’ai fait le bétise de demander un supplément d’effectif, j’aurais dû attendre, mais tout cela bien entendu, je ne savais pas si ces gens suivaient une direction quelconque pour continuer les mêmes opérations.

Si les tirailleurs ne sont pas partis de Behara, inutile de les envoyer. Le chef du district en demandera s’il le juge nécessaire ; pour moi, ça va bien comme ça… »

Cette lettre, dont l’orthographe et la syntaxe ont été respectés, est intéressante, parce qu’elle montre combien l’autorité centrale du cercle du Fort-Dauphin avait manqué de vigilance, en ne prévenant pas tous les postes des dangers qu’ils couraient, et aussi parce nous voyons combien les vazahas étaient mal renseignés. Ce que Pietri, chef de poste, ignorait, tous les indigènes, y compris Tsikamo, chef du village d’Esira, cependant