une arme. On lui répondit que les cartouches étaient à ceux qui les avaient prises, qu’il n’avait qu’à en acheter. Les cartouches avaient été pillées et faisaient l’objet d’un commerce actif. Un certain Reviona en possédait une importante quantité ; il les vendait 5 centimes l’une.
Ce partage effectué, le kabary prit figure d’une cérémonie mystique. Un fort taureau, volé à Tsikamo, fut amené et attaché au milieu de l’assistance, puis renversé.
L’ombiasy Lahyvelo plaça sa sagaie verticalement, la pointe sur l’oreille du taureau. Chacun des chefs placés autour de la tête de l’animal, prit de sa main droite le manche de la sagaie. Lahyvelo, l’air inspiré, prononça d’une voix tonnante ses imprécations : « Mihainoa, hianao, yanari ! Mihainoa, hianao, foratany ! mihainoa, hianao, volamena ! Izay manova, izaozaka izao, voan’ity, ombyity ! Izika miray maty, miray velona ! Miady izika, miaraha miady ! Midabaka izika, miaraka midaboka ![1] »
Il se tait : les chefs enfoncent la sagaie dans le cœur du taureau, le sang jaillit. L’ombiasy reçoit le sang dans une marmite, et jette dans le sang ses boucles d’oreille en or. Il asperge l’assistance avec le sang du taureau en disant : « Izay manova zaka, tsyhialy, voanity volamena ity ![2] »
Comme un chœur, en répons, les bourjanes s’écrient : « Izayai bourjanes tsy manova ny atonoerio chefs. Miadyisika, miasaka mody ! Mida-