Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/72

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plus tard par un détachement de secours. M. de Villèle rentra alors à Fort-Dauphin, avec sa femme et ses cinq enfants, sur l’ordre formel du commandant Leblanc. Le lendemain, le poste était brûlé par les insurgés, maîtres d’une place laissée sans défense.

Autour de Manambaro s’arrêta cette vague insurrectionnelle.

Des gens partis de Ranomafana, un troisième lot avait suivi la vallée de la Mananara, passé à proximité de Behara, puis l’Ampasimpolaka, pour s’arrêter, sans le dépasser, à Andraboinana, le 14 décembre.

Nous avons vu que, d’Esira, un groupe avait marché sur Mahaly. Quoique les gens du pays, comme nous l’avons vu, aient refusé de se joindre aux fahavalos et de tuer l’adjudant commandant Mahaly, le commandant du cercle ordonna à la garnison de Mahaly d’évacuer ce poste et de rejoindre à Tsivory la partie principale de la compagnie.

Comme à Manambaro, les rebelles incendièrent le poste de Mahaly, abandonné.

Tous les autres postes : Behara, Ampasimpolaka, étaient entourés de révoltés, qui n’osaient pas se heurter à des défenses bien organisées, mais coupaient toutes les communications. Chaque poste était un îlot au milieu d’un océan d’ennemis, redoutables par leur nombre.

Au 15 décembre, la situation dans le cercle de Fort-Dauphin, se résumait ainsi : Les postes de Ranomafana, Esira, Manambaro, Mahaly, détruits par l’incendie, étaient au pouvoir des rebelles ; Fort-Dauphin, Manantenina, Ampasimpolaka, Behara, Tsilamohava, Ranomainty étaient bloqués