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« J’ai l’honneur de vous rendre compte que le chef des Andréponarivos (Imatoanga) que j’avais d’abord consigné au village, sous la garde des partisans, et mis en prison au poste ensuite, est mort cet après-midi.

Je l’avais muni d’une bonne cangue et je crois que c’est en tombant on en se laissant tomber du lit de camp que la secousse l’a tué ».

Imahatoanga avait été purement et simplement assassiné. La mort des prisonniers de marque est si fréquente aux colonies ! Ainsi devait périr Kotavy.

Cependant l’adjudant Colomer a voulu donner à la fin d’Imatohanga une justification posthume et un mois plus tard il écrivait : que l’accusation de Bafanhoa contre Imatohanga se trouvait parfaitement juste.

On voit ainsi se constituer le dossier dressé contre Imatohanga. En décembre, c’est un homme jugé dangereux ; en janvier, c’est lui qui a inspiré Bafanhoa. Convoqué à un kabary officiel, il s’y rend avec ses gens, mais c’est pour attaquer Soarano.

Raoleza et Lamanjaka[1] ont-ils prévenu réellement l’adjudant ? C’est douteux et leur dénonciation, étant donné leurs antécédents, était sujette à caution.

Invité à assister à un kabary, qui se tint pacifiquement, Imakatoanga n’avait commis aucun

  1. En juin 1901, l’ex-reine bara Raoleza et son fils Lemanjaka, avaient réuni autour d’eux des chefs indigènes et semblaient vouloir prendre la direction d’un mouvement insurrectionnel. L’éveil leur fut donné ; ils se virent menacés d’accusations dangereuses : ils prirent les devants, et dénoncèrent le chef Imatohanga, comme chef des conspirateurs.