Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/98

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mité de Sahara, le 19 à 8 heures. Les bacs et pirogues destinés au passage de la rivière avaient disparu ; de nombreux indigènes se tenaient sur l’autre rive. L’interprète André entra en pourparlers avec l’un de ces indigènes ; il résulta de la conversation que le mouvement de rébellion avait pour cause l’élévation du taux de l’impôt.

Un milicien d’Amparihy, Soavy, porteur de son fusil et de nombreuses cartouches, apparut au milieu des rebelles, dont il traversa la foule sans être inquiété, et traversa la rivière. Il rendit compte de l’incendie du poste d’Amparihy, de la désertion des miliciens, sous les ordres de Kotavy. Comme Soavy manifesta le désir de repasser la rivière pour rejoindre sa femme, M. de Juzancourt l’y autorisa, après lui avoir fait rendre son fusil et ses cartouches. Soavy regagna l’autre rive ; on ne le revit plus : il s’était joint aux fahavalos.

Vers 10 heures, ne voyant pas arriver M. Calandini, n’osant entreprendre la traversée de la Vatanata, M. de Juzancourt se replie vers le nord, avec ses quatorze fusils, sur le village d’Itavo, puis trouvant le terrain trop encaissé, trop boisé, sans sécurité, il rétrograde sur Betarza, où il se retranche dans la case des passagers. Dans la nuit du 19 au 20, M. de Juzancourt se dit attaqué par une bande de révoltés qui le suivaient depuis Vatanata. Il les aurait repoussés, — a-t-il affirmé — en en tuant plusieurs.

À 3 h. 30, le 20 novembre, M. de Juzancourt partait de Betarza et rentrait à Vangaindrano avec l’intention, disait-il, d’y prendre des cartouches et de partir ensuite pour le poste de Vatanata qu’il pensait assiégé. Il arriva le soir, à 18 heures, à Vangaindrano sans avoir été inquiété.