Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/323

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Tamponet.

C’est le piquet marqué, n’est-ce pas, à cent sous ?

Stéphane.

Soit. Je suis si content, Monsieur, que tout m’amuse.

Tamponet.

Vraiment ?
À part.
Vraiment ? Ta passion va se trouver camuse.

Stéphane.

C’est à moi de donner.

Tamponet.

C’est à moi de donner.J’ai quitté le jardin
Ne pouvant plus tenir au caquet féminin.
La conversation des femmes est si nulle,
Qu’au bout de quatre mots il faut que je circule.

Stéphane.

Vous êtes dégoûté. Madame Tamponet
A l’esprit le plus fin…

Tamponet, qui a arrangé ses cartes.

A l’esprit le plus fin.Cinquante au point tout net.

Stéphane.

C’est bon.

Tamponet.

C’est bon.Devant le monde elle s’en fait accroire ;
Mais, lorsque l’on connaît son petit répertoire,
On est tout étonné des bals et des chiffons,
Qui de son pauvre esprit occupent les bas-fonds.
Autant aux étrangers elle paraît charmante,
Autant en tête-à-tête on la trouve assommante.